Texte de Christiane Laforge


lu à la présentation de Réal Simard


au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 14 juin 2019



La musique est l’unique passion de Réal Simard, issu d’une famille modeste, installée à Bagotville quelques mois après sa naissance survenue le 30 avril 1944 à Kénogami. Son père, Jean-Baptiste Simard, tour à tour boucher et barman, et sa mère Marguerite Sasseville, femme au foyer et membre du Cercle des fermières, ont un but : assurer à leurs trois enfants l’accès aux études. Pauline complète sa formation à l’école Normale pour enseigner au primaire, Paul et Réal font leur classique chez les Pères Saint-Vincent-de-Paul à Québec. Le premier devient économiste, fonctionnaire au Fédéral et professeur aux Hautes Études commerciales. Le second est depuis longtemps féru de musique.


L’heureuse initiative de Pauline, qui investit son salaire d’institutrice dans un tourne-disque, va provoquer la rencontre déterminante entre Réal et la musique. Les murs de la maison familiale résonnent sous les airs de grands opéras, des symphonies, des chansons de Félix Leclerc, Jacques Brel et Jacques Douai, ce « troubadour français des temps modernes » ainsi qu’on le surnomme, pour avoir redonné voix aux chansons médiévales et folkloriques. Le jeune Simard est une terre fertile qu’enrichissent des cours de piano. À 20 ans, il écrit ses propres textes et se produit dans les boîtes à chansons de l’époque. Il se retrouve à la finale de Jeunesse oblige, émission de variétés présentée six jours par semaine à Radio-Canada, offrant à de jeunes auteurs-compositeurs-interprètes l’occasion de faire leurs débuts à la télévision.

Son cours classique terminée, il suit une année de Formation des Maîtres où il rencontre, son âme sœur, Lorraine Martel, musicienne, photographe et artisane originaire de Chicoutimi. Le couple, qui célèbre son 50e anniversaire de mariage ce mois de juin 2019, est parent de deux musiciennes, Geneviève violoniste et Marie-Noëlle guitariste.


Diplômé de l’Université Laval à la fois en flûte, guitare classique et chant classique, Réal revient dans sa région natale où, pendant ses études universitaires, il enseignait déjà au Collège d’Alma et à l’institut des Arts à Jonquière, réservant ses fins de semaine pour assumer une charge à mi-temps à la Commission scolaire Chauveau.


L’enseignement lui tient à cœur, principalement la guitare classique au Cégep d’Alma, mais aussi dans différentes écoles et camps musicaux. Il choisit le Saguenay–Lac-Saint-Jean même si d’autres opportunités lui sont offertes. Initier les jeunes à la musique est essentiel pour M. Simard. Et si la musique classique demeure importante, il se réjouit d’une perception plus ouverte à l’égard des styles, moins sectaire que dans les années 1970 où musique classique et musique populaire s’opposaient comme l’eau et le feu. Une ouverture favorable à l’émergence de musiciens n’hésitant pas à explorer, à créer, à marier, à métisser les musiques.


En cette ère où les diffuseurs en quête de cote d’écoute réduisent l’espace musical des classiques, des opéras et les captations de concerts de grande qualité produits en région, il croit que l’enseignement est le garant de la survie de nombreux musiciens en région. Ce lien entre le maître et l’élève permet à chacun d’évoluer hors des institutions selon leur goût, leur caractère distinct. Ne l’a-t-il pas démontré, lui, directeur du département de musique du Collège d’Alma pendant de nombreuses années, fondateur du groupe Estampie, spécialisé en musique de la Renaissance et du Moyen-âge, regroupant Jean Tousignant, Louise Doré, Louise Marchand et Jean-Guy Côté. Jusqu’en 1996, Estampie a sillonné les scènes du Québec avec succès. Le tout se concluant par la réalisation d’un album en 1993. Après dix ans de silence, Estampie a refait surface, le temps d’un concert-bénéfice organisé par les Productions Denise Boileau. Membre fondateur de Concerto, diffuseur de musique classique à Alma, membre du groupe l’Accordée formé de huit guitaristes et de l’ensemble Guiterme, Réal Simard est également un passionné du chant lyrique. Membre du quatuor À 4 voix, soliste dans plusieurs opéras produits par le Cégep d’Alma et par la Société d’art lyrique du Royaume, il a été un fervent interprète au temps des opérettes du Carnaval-Souvenir de Chicoutimi.


Plusieurs fois membre du jury du Festival de musique du royaume et du Festival de la chanson de Saint-Ambroise ainsi que celui du Ministère de la Culture pour l’attribution de subventions, il a participé à de nombreux comités et fait partie de conseils d’administration d’organismes régionaux et provinciaux. Aujourd’hui retraité, il s’offre le plaisir d’assister aux concerts de ces musiciens qu’il a contribué à former. Après une vie consacrée à nourrir l’oreille musicale des jeunes, il se consacre à alimenter les personnes âgées comme bénévole baladeur pour la Popotte roulante des Cinq Cantons.


Le 14 juin 2019


Réal Simard

Musicien, chanteur et professeur

pour sa contribution exceptionnelle à l’enseignement

et à la promotion de la musique

fut reçu

Membre de l’Ordre du Bleuet


vendredi 29 novembre 2019

Réal Simard sur vidéo au Gala 2019 de l'Ordre du Bleuet

Quelques minutes pour se souvenir
d'une personne d'exception 

RÉAL SIMARD






Membre de l'Ordre du Bleuet,

le 14 juin 2019
Réal Simard
a reçu son certificat d'honneur des mains de Christiane Laforge, marraine d'honneur en co-parrainage avec Réjean Gauthier. Tous deux 
membre de l'Ordre du Bleuet.

Texte : Christiane Laforge
Lectrice : Paule Therrien
Technicien du son : Gilles Chamberland
Metteur en lecture : Daniel Jean
Montage du diaporama : Ariel Laforge


Avec la collaboration de Radio-Canada pour l'enregistrement de la narration.


Réal Simard et Christiane Laforge






        
logoODB

POURQUOI L'ORDRE DU BLEUET

L'intensité et la qualité de la vie culturelle et artistique au Saguenay-Lac-Saint-Jean est reconnue bien au-delà de nos frontières. Nos artistes, par leur talent, sont devenus les ambassadeurs d'une terre féconde où cohabitent avec succès toutes les disciplines artistiques. Cet extraordinaire héritage nous le devons à de nombreuses personnes qui ont contribué à l'éclosion, à la formation et au rayonnement de nos artistes et créateurs. La Société de l'Ordre du Bleuet a été fondée pour leurs rendre hommage.La grandeur d'une société se mesure par la diversité et la qualité de ses institutions culturelles. Mais et surtout par sa volonté à reconnaître l'excellence du parcours de ceux et celles qui en sont issus.